Compléments d’honoraires
SECTEURS I, II, III et Compléments d’honoraires. Le tarif opposable (c’est-à-dire le « tarif officiel ») d’une consultation ou d’un acte chirurgical est défini dans le cadre des négociations conventionnelles (la convention médicale) entre l’assurance maladie d’une part et les syndicats représentatifs des médecins libéraux d’autre part.Un médecin est libre d’adhérer ou de ne pas adhérer à la Convention.
Le tarif opposable (TO) est appliqué par les professionnels exerçant en secteur I, c’est à dire ne pratiquant pas de dépassement d’honoraires. Il comprend une partie prise en charge par l’assurance maladie et une partie restant à la charge de l’assuré (le ticket modérateur), habituellement remboursée par sa complémentaire santé si il en dispose d’une.
A titre d’exemple, le tarif opposable pour une consultation chez un médecin généraliste (ce qu’on appelle un « C ») est de 23 euros en 2012, dont :
Un médecin en secteur II dit à «honoraires libres» pratique des dépassements d’honoraires sans que des bornes précises soient actuellement fixées, en dehors du « tact et mesure » inscrit dans le code de déontologie.
L’accès au secteur II n’est actuellement pas libre : il est réservé aux anciens chefs de cliniques – assistants des hôpitaux, aux anciens assistants ayant réalisé un minimum de 2 années de post-internat dans un hôpital qu’il soit général ou hospitalo-universitaire, et aux anciens Praticiens Hospitaliers titulaires.
Les charges sociales et la contribution à l’URSSAF d’un médecin varient selon le secteur de conventionnement : un médecin en secteur I bénéficie d’un abattement (il paye donc moins de charges sociales), ce qui n’est pas le cas pour les médecins en exerçant en secteur II.
Un médecin n’adhérant pas à la convention voit ses honoraires, dont la seule limite est le « tact et mesure » du code de déontologie, non pris en charge par l’assurance maladie : c’est l’appartenance au secteur III.
La répartition de l’offre de soins libérale sur le territoire
Voici quelques éléments de cadrage :
Une très grande majorité́ (94 %) déclare n’avoir aucune difficulté́ à consulter un généraliste (97 % à Paris). L’accès au spécialiste est en revanche plus compliqué pour 22 % des Français, et surtout inégal : 29 % des habitants du nord et de l’est se plaignent de la pénurie de spécialistes, contre seulement 13 % des Franciliens.
52 % estiment qu’il ne faut pas contraindre les médecins à s’installer dans les déserts, dont 19% s’opposent formellement à cette idée, même en contrepartie d’aides financières. A contrario, 32 % des personnes interrogées pensent qu’il est nécessaire d’en passer par la coercition et 13 % limiteraient l’installation contrainte à quelques années.
Ce qu’il faut retenir :
Si l’on ne peut nier que des déserts médicaux se créent en milieu rural, et que la situation va se tendre dans les années à venir, l’actuelle répartition médicale n’a que très peu de retentissement « fonctionnel » mais fait face à un important ressenti de la population.
2. Le « problème » actuel des dépassements d’honoraires
Les dépassements d’honoraires (DH) représentent 12% du total des honoraires perçus, soit près de 2,5 milliards d’euros (1% des dépenses de santé).
Deux éléments concourent pour expliquer le développement et la pérennisation des DH :
Ces éléments rendent l’exercice en secteur I de moins en moins attractif, voire quasiment impossible dans certains endroits.
Le DH répond donc à une double contrainte : permettre la réalisation de l’acte et assurer un revenu au praticien en rapport avec ses qualifications et ses responsabilités. Le DH moyen en France est de l’ordre du C (soit près de 23 euros), seule une infime minorité́ de médecins pratique des dépassements excessifs. De la même façon que les patients « CMU » souffrent de l’attitude des rares profiteurs, les docteurs sont victimes vis à vis de l’opinion publique de leurs collègues trop gourmands.
Le DH ne peut entre considèré comme un facteur de limitation de l’accès aux soins car il permet ces soins et les citoyens les plus fragiles n’ont pas à le payer. Par ailleurs, il n’a pas d’impact sur l’assurance maladie qui ne le rembourse pas et assure des cotisations sociales majorées.
Des éléments fondamentaux sont à prendre en compte :
En résumé, les dépassements d’honoraires sont :
Notons par ailleurs que 17% des français disent renoncer aux soins pour des motifs financiers mais il s’agit essentiellement de soins dentaires et optiques. L’abandon de soins pour honoraires juges excessifs n’en représente que 3%.
Ces compléments d’honoraires sont certes demandés à la libre appréciation du praticien mais toujours avec « tact et mesure » fonction de la difficulté de l’acte à réaliser. Ce complément d’honoraire se justifie par l’utilisation de procédés innovants et parfois couteux permettant l’accomplissement du geste opératoire prévu.
Bien entendu, en fonction du « restant à la charge du patent » le praticien adapte au mieux les compléments d’honoraires. En cas d’absence de prise en charge par les complémentaires Santé, le chirurgien pratiquera les tarifs opposables en vigueur (tarification des actes remboursés par la sécurité sociale) sans complément.
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