Cystite

CYSTITE

Une cystite est une inflammation de la vessie. Dans près de 9 cas sur 10, une infection bactérienne en est à l'origine.

 

De nombreux facteurs vont concourir à sa survenue


Symptômes :

Parmi les symptômes les plus courants:

- Besoin fréquent d'uriner : le besoin anormalement fréquent d'uriner, sans que le volume total de l'urine produite soit augmenté s'appelle la pollakuirie. Il s'agit d'une réaction de défense de l'organisme : le fait d'uriner fréquemment permet à l'organisme d'expulser un maximum de bactéries de l'appareil urinaire.

- Douleur en urinant : une dysurie est une sensation anormale ressentie en urinant. L'intensité de la sensation est variable d'une personne à l'autre et peut prendre la forme d'une démangeaison, d'une sensation de picotements ou une impression de brûlure.

- Douleurs pelviennes : une douleur ou une sensation de pesanteur peut être ressentie au niveau de la zone pelvienne.

- Urine trouble : une urine d'aspect trouble ou laiteux est un indicateur important d'infection. Que l'urine apparaisse de couleur sombre ou claire n'a, en revanche, pas d'importance.


Attention!

Une cystite n’entraîne normalement pas de fièvre. De la fièvre (au dessus de 38°C) associée à des douleurs lombaires sont des signes d'une extension de l'infection vers les reins, ce qui justifie une consultation médicale urgente.

L'intensité des symptômes n'est pas systématiquement liée à la gravité de l'infection. Ainsi certains facteurs peuvent atténuer les symptômes ressentis, notamment au cours de la grossesse, chez les personnes âgées ou chez les diabétiques.

Chez la femme

La cystite bactérienne est la forme de cystite la plus fréquente. Dans 80 à 85% des cas, une bactérie du genre E.coli en sera à l'origine. Dans 5 à 10%, particulièrement chez la femme jeune, c'est la bactérie staphylococcus saprophyticus qui sera isolée. Les bactéries vont se fixer et proliférer au niveau de la paroi de la vessie où elles provoquent une destruction des tissus et une réaction inflammatoire douloureuse.


Chez la femme, la longueur de l'urètre (le canal conduisant l'urine de la vessie vers l'extérieur du corps) est très court, de 3 à 4 centimètres en moyenne, ce qui va faciliter la remontée des bactéries vers la vessie. Les femmes vont ainsi présenter un risque 30 fois supérieures à celui des hommes de subir un ou plusieurs épisodes de cystite au cours de leur vie. D'autres facteurs vont jouer un rôle important :

  •  La sexualité : c'est l'un des premiers facteurs de risque de cystite chez la femme jeune. Un rapport sexuel vaginal va provoquer des chocs répétés au niveau du méat urinaire (l'orifice par lequel sort l'urine) et favoriser la remontée de bactéries vers la vessie. On appelle ce phénomène "cystite de la lune de miel".
  •  Contraception: les femmes utilisant un diaphragme et des spermicides présentent un risque plus élevé.
  • Hygiène intime : la cystite provient dans la majorité des cas de bactéries naturellement présentes au sein de l'intestin. Le passage des bactéries, notamment E.coli, de la zone anale à la zone urogénitale est favorisé par le port de vêtements moulant et le fait de s'essuyer de l'arrière vers l'avant après la défécation.
  • Excès d’hygiène: si un défaut d'hygiène favorise la survenue d'une infection, un nettoyage trop agressif de la zone urogénitale aura, lui aussi, un effet négatif. La zone urogénitale est protégée par une flore bactérienne naturelle. La destruction de cette flore (par l'usage de savon inadapté, de solutions antiseptiques, de parfums etc.) va faciliter la prolifération de bactéries néfastes (notamment les bactéries e.coli).
  • Ménopause: La baisse du niveau d'oestrogènes affecte la couche protectrice tapissant la paroi de la vessie et de l'urètre. Celle-ci devient plus fine et moins résistante face aux infections.


Existe-t-il une cause psychologique?

C'est une question que se posent de nombreuses femmes touchées par des cystites à répétition. Le stress, ou l'état psychologique de la patiente ne semble pas avoir un impact notable sur la forme la plus courante de cystite (cystite infectieuse). Toutefois, le stress ou un traumatisme psychologique pourraient être des facteurs agravants, voire déclenchants, d'une forme rare de cystite appelée cystite interstitielle. Des études montrent ainsi que près de 30% des femmes atteintes de cystite interstitielle auraient subi une agression sexuelle au cours de leur vie.

Chez l'homme

Les cystites chez l'homme sont, dans l'extrême majorité des cas, liées à une anomalie de la prostate.L'augmentation du volume de la prostate, après 50 ans, va empêcher la vidange complète de la vessie et accroître le risque de reflux urinaire(l'urine va refluer depuis l'urètre vers la vessie et contaminer l'appareil urinaire).


Cystites non-infectieuses :

Si la forme bactérienne est prédominante, d'autres formes de cystites sont possibles:

  • Cystite radique: la cystite radique est provoquée par l'irradiation la vessie. Elle survient lors de radiothérapies ciblant la zone pelvienne (radiothérapie du côlon, de l'ovaire ou du col de l’utérus notamment). L'irradiation va freiner le renouvellement des cellules qui tapissent et protègent les parois de la vessie. L'urine, légèrement acide, va alors entrer en contact avec les couches profondes de la vessie et provoquer des douleurs intenses. Il se passe un phénomène analogue à celui de l'ulcère de l'estomac.
  • Cystite médicamenteuse: la cystite médicamenteuse est provoquée par certains médicaments, notamment les médicaments utilisés en chimiothérapie. Ils empêchent la formation d'une couche protectrice au sein de la vessie. Il se crée, comme pour la cystite radique des ulcérations qui vont entraîner des douleurs intenses en raison de l'acidité naturelle de l'urine.
  • Cystite interstitielle: la cystite interstitielle est une pathologie relativement rare. Une inflammation chronique de la paroi et des muscles de la vessie provoque une douleur intense semblable à celle provoquée par une cystite infectieuse. Le mécanisme exact d'apparition de la maladie demeure mal connue. Des facteurs génétiques sont probables, tout comme des facteurs psychologiques.


Diagnostic

Un diagnostic de cystite peut être posé au cours d'une visite chez un médecin généraliste. Un examen clinique et un questionnaire sur les symptômes ressentis suffisent généralement à confirmer l'infection. La suite de la prise en charge va dépendre du profil du patient :



Cystite simple : une cystite simple est, selon les standard actuels, une cystite touchant une femme de moins de 65 ans en bonne santé générale, qui n'a pas de fièvre, qui n'est pas enceinte et qui n'a pas connu d'autres épisodes de cystite au cours des 3 derniers mois écoulés.

Analyses complémentaires : idéalement, un test par bandelette urinaire est réalisé (les bandelettes permettent de mettre en évidence la présence de leucocytes au sein de l'urine, ce qui indique une probable infection). En pratique, un traitement peut être prescrit après un simple examen médical.


Cystite récidivante : une cystite est dite récidivante si plus de 4 épisodes d'infection sont survenus au cours de l'année écoulée.

Analyses complémentaires : une analyse d'urine réalisée en laboratoire, appelée ECBUest prescrite. L'ECBU est suivi d'un antibiogramme, un test réalisé à partir de l'échantillon d'urine qui va permettre de déterminer l'antibiotique le plus efficace contre la bactérie isolée.


Cystite compliquée : une cystite est dite compliquée s'il existe des facteurs de complications possibles : grossesse, diabète, pathologie neurologique, faiblesse immunitaire etc. Une cystite survenant chez un homme, quelque soit son âge, est considérée comme compliquée. En effet, il existe une probabilité importante pour qu'une anomalie de la prostate soit à l'origine de l'infection ce qui justifie des examens complémentaires.

Analyses complémentaires : la réalisation d'un ECBU et d'un antibiogramme est systématique. En outre, des examens d'imagerie médicale peuvent être prescrits afin de déceler une anomalie éventuelle de l'appareil urinaire.

Facteurs de risque

Chez la femme

  • Sexualité : les femmes jeunes et sexuellement actives présentent un risque de cystite fortement accru d'infection urinaire. Les rapports sexuels favorisent la remontée de bactérie vers la vessie. On parle ainsi de « cystite de la lune de miel ».
  • Défaut d'hygiène intime : dans près de 80% des cas, c'est une bactérie normalement présente au sein de l'intestin – appelée e. coli- qui va venir contaminer l'appareil urinaire. S'essuyer d'arrière en avant après un passage à la selle va transporter des bactéries vers la zone urogénitale et favoriser l'infection.
  • AGrossesse : la vessie est proche de l'utérus et va être soumise à une contrainte forte au cours des deuxième et troisième trimestres. La grossesse peut ainsi empêcher la vidange complète de la vessie et favoriser la prolifération bactérienne.

Chez l'homme

 Anomalie de la prostate : après 50 ans, les hommes connaisse une augmentation du volume de la prostate. La prostate peut ainsi comprimer l'urètre et empêcher la vidange complète de la vessie.

 

Prévention

Uriner rapidement après chaque rapport sexuel : le fait d'uriner après un rapport sexuel va nettoyer l'urètre et empêcher les bactéries d'atteindre la vessie. Il s'agit là d'un facteur de prévention particulièrement important.

 

Boire plus d'1,5L d'eau par jour: augmenter la consommation d'eau permet d'uriner plus fréquemment et d'évacuer les bactéries de l'appareil urinaire.

 

Eviter les produits cosmétiques aggressifs: éviter les parfums, gels douches parfumés et savons décapants.

 

Port de vêtements amples: le port de vêtements et sous-vêtements larges va permettre une meilleure oxygénation au niveau de la zone urogénitale qui va limiter la prolifération bactérienne.

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