Cancer du rein

CANCER DU REIN

Le cancer du rein est le troisième cancer urologique le plus fréquent après celui de la prostate et de la vessie. Il touche généralement deux fois plus d’hommes que de femmes.

Les deux reins en forme de haricots, longs de 12 cm chacun, sont situés dans les fosses lombaires à la hauteur des premières vertèbres et des deux dernières côtes. Le rein droit se niche sous le foie, le rein gauche contre la rate. En élaborant l’urine à partir du sang, ils assurent une fonction détoxicante qui permet d’éliminer les déchets et de maintenir constants l’équilibre hydroélectrique et acido basique du sang. Ce filtrage est élaboré par les néphrons pourvus d’un glomérule et d’un tube permettant l’écoulement de l’urine.

Les reins peuvent être endommagés par différentes pathologies dont le cancer responsable d’une tumeur se formant dans le tissu rénal (parenchyme).L’existence d’un seul rein ne nuit pas à la qualité de la fonction rénale.


Les symptômes cliniques d’un cancer du rein sont devenus aujourd’hui très rares car la très grande majorité des tumeurs rénales jusqu'à 70% sont découvertes fortuitement.

Toutefois la présence de sang dans les urines ou la survenue d’une douleur rénale ou d'une fièvre inexpliquée ont pu vous alerter. Aucun de ces signes n'est cependant spécifique.

Dans d’autres circonstances, la fatigue, la perte de poids ou l’élévation des globules rouges, lors d’un examen, sont considérées comme des signaux d’alarme. La découverte d’une tumeur solide du rein même de moins de 2 cm peut évoquer un cancer.

Diagnostic

Le diagnostic est fait dans 70% des cas de façon fortuite et dans 30% des cas à l’occasion d’un symptôme (douleurs, sang dans les urines, fatigue…). Il s’agit également d’une pathologie plus fréquente chez les patients en insuffisance rénale chronique.


Le bilan fait appel à l’imagerie par scanner et/ou IRM afin d’évaluer le degrés d’extension de la tumeur.


Traitement

Avant toute chirurgie, on s’assure du bon fonctionnement de l’autre rein et on vérifie, en cas de doute, l’extension veineuse en pratiquant un doppler ou une IRM. Cette extension peut modifier la tactique chirurgicale et éventuellent rendre souhaitable l’intervention d’un chirurgien cardio-vasculaire.

Le traitement est chirurgical dans la très grande majorité des cas. Différents critères vont rentrer en ligne de compte pour décider du traitement le plus adapté comme, entre autres, la taille.


  • Pour les tumeurs de plus de 7 cm l'intervention la plus classique est la néphrectomie élargie qui repose sur l’ablation de la totalité du rein. Elle peut se compléter d’une surrénalectomie selon la localisation de la tumeur rénale.
  • Pour les tumeurs de moins de 4 cm, une néphrectomie partielle doit être envisagée ce qui permet de conserver une partie du rein. Elle n'est cependant pas toujours techniquement réalisable.
  • Entre 4 et 7 cm, l'urologue décidera la meilleure stratégie entre néphrectomie élargie ou partielle.


L'opération peut se faire par voie ouverte ou par coelioscopie, c'est à dire que le chirurgien conduit l'intervention sous caméra en introduisant des instruments à l'intérieur du patient à travers la paroi abdominale par de petites incisions.


Lorsqu’elle n’est pas possible, une chirurgie classique par lombotomie ou laparotomie est proposée. Dans certaines situations, une chirurgie lourde peut être réalisée en collaboration avec les chirurgiens cardio-vasculaires. Le traitement conservateur par radiofréquence est également une des options de traitement.


Le tiers d’un rein suffit à assurer l’autonomie sur le plan de la fonction rénale.L’extension métastatique impose en complément le recours à un traitement complémentaire le plus souvent par des médicaments appelés antiangiogéniques.


Suivi

Le suivi s’étale sur 5 à 10 ans en raison de récidives possibles à distance dont la fréquence est variable en fonction du stade initial de la maladie. Il comporte une créatininémie et une tomodensitométrie (TDM) thoraco abdominale répétées chaque année pour les formes de bon pronostic, deux fois par an pour les autres formes.


Dans le cadre d’une néphrectomie partielle, la tomodensitométrie est souhaitable entre 3 et 6 mois après l’opération, suivie d’une TDM thoraco abdominale annuelle.

TUMEUR DU REIN

Parmi les tumeurs du rein, on distingue les tumeurs bénignes, essentiellement kystiques des tumeurs malignes, habituellement solides et cancéreuses.


FRÉQUENCE

Les kystes du rein sont très fréquents et cette fréquence augmente avec l’âge. L’absence de gravité de cette lésion ne justifie pas de traitement, ni de surveillance spécifique


Les tumeurs solides, sont évaluées à environ 5000 nouveaux cas par an en France. Le cancer à cellules claires représente 70 % des différentes formes de tumeurs rénales. Les tumeurs rénales cancéreuses entrainent environ 2500 décès par an en France.


DIAGNOSTIC

C’est par un examen radiographique abdominal (échographie, scanner) que sont découverte la majorité des tumeurs rénales. L’absence de symptômes permet de découvrir des tumeurs de petite taille, le plus souvent dans le cadre d’examens demandés dans un contexte extérieur au rein (surveillance digestive, douleurs abdominales atypiques)

Les symptômes des tumeurs du rein apparaissent en cas de volume tumoral important : hématurie totale, douleur lombaire, pesanteur lombaire. Très rarement, des métastases (pulmonaires, hépatiques ou osseuses) sont inaugurales.


EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

L’examen clinique est très pauvre, et, en-dehors des tumeurs de très gros volume palpable à travers la paroi abdominale, il n’a que peu d’intérêt. Contrairement aux examens complémentaires qui permettent un diagnostic précis et complet de la tumeur rénale.


ECHOGRAPHIE ABDOMINALE

Elle permet le plus souvent de faire la découverte et le diagnostic de ces lésions rénales. On retrouve alors une déformation de contours du rein ou de sa structure interne. L’analyse de la tumeur porte sur sa taille, sa structure (liquidienne, solide ou mixte) et ses rapports avec le rein normal.


SCANNER ABDOMINAL ET THORACIQUE

Il confirme le diagnostic échographique et affine l’analyse de la structure tumorale et de ses rapports avec le rein. Il permet en plus de préciser la présence ou l’absence de lésions métastatiques (ganglion, poumon) en cas de tumeur maligne.


IRM

apporte des renseignements intéressants dans le cadre de tumeurs atypiques, puisqu’elle apporte des données structurelles supplémentaires. En cas de tumeur envahissant les éléments vasculaires veineux, elle montre le niveau supérieur de l’envahissement et les possibilités chirurgicales qui en découlent.

D'autres examens radiographiques sont utiles dans des cas particuliers (artériographie, angiographie)


BIOPSIE

de la tumeur rénale reste la solution utilisée en cas de tumeurs difficiles à classifier ou dans le cas de tumeurs de petite taille. Elle se pratique sous contrôle échographique ou scannographique en fonction de l’accessibilité de la tumeur.


TRAITEMENT

Aucun traitement n’est nécessaire en cas de kyste rénal. Une surveillance peut être proposée en cas de kyste de volume important ou d’aspect atypique.

En cas de tumeur rénale solide, du fait du risque cancéreux important, l’ablation chirurgicale est indispensable. Cette ablation peut être limitée à la tumeur : (tumorectomie ou néphrectomie partielle) ou totale (néphrectomie élargie). Le choix d’une chirurgie conservatrice est toujours préférée quand les conditions d’exérèse chirurgicale le permettent

La chirurgie rénale s’effectue par voie coelioscopique, ou par abord chirurgical. Elle nécessite le contrôle premier des vaisseaux rénaux puis l’ablation réglée de la tumeur ou du rein dans sa totalité. Le temps d’hospitalisation varie de 5 à 8 jours.

En cas de tumeur rénale métastatique, de nouveaux traitements chimiothérapiques (traitement antiangiogénique qui bloque le développement des vaisseaux de la tumeur) apportent des espoirs de contrôle de la maladie.

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