Bandelettes urinaires

TRAITER L’INCONTINENCE MASCULINE PAR BANDELETTES URINAIRES

Il permet de traiter l’incontinence urinaire persistante après chirurgie du cancer de prostate par prostatectomie radicale.

POUR QUELS PATIENTS ?

La prostatectomie radicale, intervention qui vise à éradiquer le cancer de prostate est responsable d’environ 5 % d’incontinence urinaire définitive. L’incontinence post opératoire est courante, mais transitoire en quelques semaines ou mois. La rééducation du périnée permet d’améliorer le contrôle urinaire, mais certains patients gardent une incontinence gênante essentiellement à l’occasion d’effort et/ou en fin d’après midi.

La bandelette sous urétrale vise à corriger cette incontinence d’effort lorsqu’elle est de quantité modérée. Elle ne s’adresse pas au cas d’incontinence majeure ni survenant par impériosité.

PRINCIPE DU TRAITEMENT

  • Cette intervention consiste à soutenir l’urètre dans sa portion périnéale à l’aide d’une bandelette non résorbable.
  • Cette intervention est réalisée au cours d’une courte hospitalisation, sous anesthésie générale habituellement.

L’INTERVENTION

AVANT L’INTERVENTION

Une consultation anesthésiste s’assurera de l’absence de contre indications opératoires. Une analyse d’urines est réalisée avant l’intervention pour vérifier la stérilité des urines ou traiter une éventuelle infection. Une infection urinaire non traitée pourrait conduire à repousser la date de votre opération.

En prévention d’une infection, vous recevrez une dose d’antibiotique au début de l’intervention.

Un examen urodynamique est réalisé pour s’assurer du fonctionnement de la vessie et du sphincter et de l’absence d’élément obstructif associé.

 

PENDANT L’INTERVENTION

L’intervention s’effectue par une courte incision périnéale (sous les bourses) permettant l’accès à l’urètre périnéal. Une bandelette est passée de part et d’autre de l’urètre et ressortie à la face interne des cuisses après avoir traversé les trous obturateurs. Une certaine tension est appliquée sur la bandelette pour obtenir une stabilité correcte de l’urètre.

En fin d’intervention, une sonde vésicale est laissée en place pour 24 ou 48 heures.

 

APRÈS L’INTERVENTION

Vous pourrez ressentir une gène ou douleur de la face interne des cuisses dans les heures ou les jours qui suivent l’intervention. Le premier lever intervient dans les heures qui suivent le retour dans votre chambre.

 

A l’ablation de la sonde urinaire, vous retrouverez rapidement des conditions normales. Des consignes de repos sont souhaitables pendant les premières semaines.

RÉSULTATS

Technique mise au point depuis 2006, les résultats d’une étude française multicentrique (incluant Saint Augustin) confirment l’efficacité de la bandelette avec un retour à la continence évaluée à 70 % et un résultat stable dans le temps. Pas de complications majeures notables.

Plus de 30 patients ont été traités par cette technique à Saint Augustin avec près de 85 % de succès. La grande majorité des hommes traités dans notre centre ont retrouvé une fonction urinaire normale sans être obligés de porter des protections. Certains gardent quelques fuites à l’occasion d’effort plus important, mais reconnaissent l’amélioration de leur symptôme.

La bandelette sous urétrale apporte une vraie réponse à l’incontinence post opératoire de l’homme avec une technique simple et peu invasive.

 

A DOMICILE

Habituellement, un traitement associant un anti-inflammatoire et un antibiotique peut vous être prescrit pour une durée de 10 jours. Il n’y a pas de soins infirmiers à prévoir. Un courrier sera adressé à votre médecin traitant pour le tenir informé de votre état de santé.

La reprise de vos activités doit être progressive sur une période d’environ 1 mois. Au-delà, il n’y a aucune restriction particulière.

La consultation postopératoire interviendra dans les 2 mois qui suivent l’intervention. Elle consistera à évaluer l’amélioration de vos symptômes urinaires et la bonne qualité de votre vidange vésicale. Le suivi est ensuite réalisé en fonction de votre maladie prostatique.

 

COMPLICATIONS

Elles sont rares mais dépendent des conditions générales et du volume d’adénome à traiter.

Les risques de saignement secondaires avec caillots et obstruction de la vessie sont toujours présents, surtout lorsque le traitement anti coagulant est maintenu.

La persistance d’un syndrome irritatif vésical avec mictions fréquentes et urgentes peut se prolonger plusieurs semaines et requérir un traitement spécifique.

Share by: